Dans notre article “Poser les bonnes questions”, nous nous intéressions déjà à l’importance de soulever les bonnes questions en entretien afin de pouvoir sélectionner les meilleurs candidats. Mais certains recruteurs ne se contentent pas de poser de bonnes questions. Ils vont plus loin en allant jusqu’à poser des questions ardues ou pour le moins perturbantes. C’est en tout cas une caractéristique que l’on retrouve chez la plupart des grands employeurs aujourd’hui. Qui n’a jamais entendu parler des études de cas type BCG où l’on va vous demander d’évaluer le marché de la tondeuse en Serbie…

Alors, que cherchent à savoir ces recruteurs qui vous soumettent à la question (enfin, à leurs questions) ? Pourquoi ces entreprises que des milliers de candidats rêveraient de rejoindre ont tendance à poser des questions difficiles voire carrément bizarres ?

SupersScholar.org s’est penché sur le sujet. Ses conclusions, résumées dans l’infographie que vous trouverez en fin d’article, sont les suivantes : si les meilleurs recruteurs posent ce type de questions, c’est avant tout pour s’assurer que les candidats sont en capacité de leur délivrer des réponses intelligentes, quelles qu’elles soient. En effet, la première des qualités qu’ils cherchent à identifier chez leurs candidats est leur intelligence. Mais ce n’est pas tout.

Les compétences à révéler au travers de questions bizarres

#1. Le raisonnement

Les questions peu conventionnelles obligent non seulement les candidats à penser “hors cadre” mais donnent aussi à l’employeur une bonne vue de la façon dont ils raisonnent, et notamment :

Leur capacité à planifier

Qu’auriez-vous répondu si Jeff Bezos, le patron d’Amazon, vous avait demandé à brûle-pourpoint en entretien “Vous obtenez un million de dollars pour lancer votre meilleure idée entrepreneuriale. Laquelle est-elle ?”.

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Leur capacité à définir des priorités

Pour tester cette compétence, George Colony, CEO de Forrester Research, n’hésite pas à demander à ses candidats de quel état des Etats-Unis ils se débarrasseraient s’ils devaient le faire et pour quelle raison…Une façon originale d’aborder la question des priorités !

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La qualité de leur raisonnement quantitatif

Bien des analystes en banque d’affaires ont dû se heurter aux fameuses questions de logique en entretien de recrutement pour devenir analystes financiers. La question de Brian Moynihan, CEO de Bank of America, “Calculez l’angle entre les deux aiguilles d’une horloge lorsqu’il est 11h50”, en a perturbé plus d’un sous le coup du stress !

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La capacité à accomplir une mission

Pierre Nanterme, Accenture : “Vous êtes le chef d’un restaurant et votre équipe a été sélectionnée pour une compétition de cuisine. Comment préparez-vous votre équipe pour la compétition et comment capitalisez-vous sur cette compétition pour faire avancer votre restaurant ?” Ou comment, à travers un jeu de rôle, comprendre comment le candidat s’organiserait pour faire en sorte que le travail qu’il a à accomplir soit fait et bien fait !

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La qualité de leur raisonnement déductif

Chez Google, ils sont plutôt forts pour tester votre raisonnement déductif… Qu’auriez-vous répondu :

[Tweet “Si Sergey Brin CEO @google vous demandait en entretien pourquoi les plaques d’égout sont rondes, que répondriez-vous ?”]

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La capacité à résoudre des problèmes

En voilà une autre question originale que l’on prête à Lloyd Blankfein de Goldman Sachs : “Si vous vous retrouviez pris dans un blender et que vous étiez réduit(e) à la taille d’un crayon, comment vous en sortiriez-vous ?”…

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#2. L’intelligence émotionnelle

On ne le dira jamais assez, les individus dotés d’une grande intelligence émotionnelle font de grands managers. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle 71% des employeurs déclaraient en 2011 que l’intelligence émotionnelle primait sur le QI dans leurs décisions d’embauche. En effet, ce type d’individus se caractérise par le fait de :

  • résister à la pression ;
  • savoir résoudre les conflits de manière efficace ;
  • faire preuve d’empathie envers les collègues ;
  • savoir montrer l’exemple ;
  • prendre de meilleurs décisions de management.

Les personnes ayant une grande intelligence émotionnelle sont donc susceptibles d’avoir un impact positif sur la rentabilité d’une entreprise.

En posant des questions originales dans le contexte stressant qu’est l’entretien de recrutement, les employeurs ne cherchent donc pas simplement à jauger l’intelligence pure de leurs candidats. Ils veulent révéler la présence ou non de compétences utilisées pour comprendre et gérer les émotions efficacement, à savoir l’intelligence émotionnelle. C’est pourquoi le CEO de SalesForce n’hésite pas à demander à ses candidats comment ils enseigneraient à quelqu’un comment faire une omelette…et pourquoi pas ! La réponse en dira long sur la façon dont le candidat s’y prend pour transmettre un message, manager et remplir une mission en équipe !

Alors, prêt(e) à vous inspirer des processus de recrutement des plus grands employeurs et à twister vos entretiens avec des questions qui sortent des sentiers battus ?

 

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