INSEAD publiait le 19 janvier 2016 l’édition 2015-2016 de son Global Talent Competitiveness Index (GTCI), une étude annuelle qui mesure la capacité des pays à attirer les talents. Lancé pour la première fois en 2013, le GTCI est basé sur une recherche menée par INSEAD et le HCLI (Human Capital Leadership Institute of Singapore), en partenariat avec Adecco.

Couvrant 109 pays, 83,8% de la population mondiale et 96,2% du PIB mondial, le GTCI 2015-2016 dont le thème est “Talent Attraction and International Mobility” se concentre sur la problématique de la mobilité internationale et son impact sur la prospérité économique. Vous pouvez en trouver un résumé en anglais sur le site du GTCI et dans l’infographie disponible en fin d’article. En voici la substantifique moelle.

La mobilité est un élément de réponse aux pénuries de talents. Et une proportion importante d’innovateurs et entrepreneurs sont nés ou ont étudié à l’étranger. Ce n’est donc pas surprenant que les premiers pays au monde soient également des destinations attractives pour les travailleurs qualifiés. Confrontés à de nouveaux types de flux migratoires, les décisionnaires doivent dessiner des politiques et des stratégies adéquates pour résoudre les problèmes court terme de leurs électeurs mais aussi dans l’intérêt des citoyens sur le long-terme.

Les pays qui occupent le podium de l’attractivité des talents sont :

  1. Suisse
  2. Singapour
  3. Luxembourg

Classement qui n’a pas évolué depuis 2014.

Les pays positionnés dans le top 10 sont ceux qui ont clairement démontré leur ouverture en termes de mobilité des talents. Environ 25% de la population de Suisse et du Luxembourg sont nés à l’étranger. Ce chiffre atteint même 43% à Singapour.

Un certain nombre de points communs et de schémas émergent dans l’analyse des résultats de chaque pays. En ressortent huit messages clés relatifs à la mobilité des talents et son impact sur l’économie :

  1. la mobilité est devenue un ingrédient clé du développement des talents : le talent créatif ne peux pas être complètement développé si la mobilité internationale et la circulation des cerveaux ne sont pas encouragés.
  2. le débat sur la migration doit quitter le terrain émotionnel pour s’intéresser aux solutions : une fois envisagés sous l’angle des talents, les pays trouveront les mouvements de population avantageux.
  3. Les pratiques de management font la différence quant il s’agit d’attirer les talents : outre les incitations financières et le standard de vie, un style de management professionnel et l’investissement dans le développement de l’employé sont des facteurs différenciants importants dans l’attraction des talents.
  4. Alors que les individus continuent d’évoluer vers d’autres postes et opportunités, les postes se déplacent également maintenant vers les foyers de talents : certains pays ont commencé à attirer l’attention d’investisseurs internationaux parce que les talents créatifs y sont disponibles et abordables : Chine, Corée du Sud, Philippines et Vietnam dans la région Asie Pacifique ; Malte, Slovénie, Chypre et Moldavie en Europe ; Turquie, Jordanie et Tunisie dans la région MENA ; et Panama en Amérique Centrale.
  5. De nouveaux aimants à talents sont en train d’émerger. Alors que les Etats-Unis, Singapour et la Suisse ont depuis longtemps attiré les talents, la concurrence se fait sentir des hubs émergents de talents tels que l’Indonésie, la Jordanie, le Chili, la Corée du Sud, le Rwanda et l’Azerbaijan, alors que de plus en plus d’individus aspirent à rejoindre ces destinations de plus en plus attractives.
  6. Les travailleurs peu qualifiés continuent d’être remplacés par des robots alors que les travailleurs intellectuels sont bousculés par des algorithmes. Alors que la mobilité est en train d’être redéfinie de nombreuses manières, notamment par la technologie, les travailleurs intellectuels en sont affectés et ce changement signifie que tout un secteur d’activité pourrait bien en être remodelé. Certains individus pourrait bien devoir travailler à distance pour plusieurs employeurs alors que certains auront à se former de nouveau et se déplacer, parfois très loin, pour décrocher un emploi.
  7. Dans un monde où les talents sont mobiles, les villes et les régions deviennent des acteurs essentiels de la compétition mondiale pour les talents : l’agilité et l’image de marque des villes semblent être des facteurs plus différenciants que la tailles alors qu’un nombre de plus en plus important de grandes villes adoptent des politiques originales pour attirer les talents d’un peu partout dans le monde.
  8. Les compétences professionnelles rares sont toujours un handicap pour les pays émergents : le fossé des compétences professionnelles continue d’exister dans les pays émergents tels que la Chine, l’Inde, l’Afrique du Sud et le Brésil où le marché des talents montre des signes d’affaiblissement sur tous les fronts. C’est également le cas pour des pays développés tels que l’Irlande, la Belgique ou l’Espagne.

L’entretien vidéo différé peut s’avérer être un allié indispensable pour recruter à l’international et dénicher les talents, où qu’ils soient ! Pour que mobilité rime avec simplicité et rapidité !

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