Avec son livre blanc “Comment optimiser le processus de recrutement“, le cabinet Robert Walters a entrepris de dresser un état des lieux des processus actuels de recrutement. Le but était d’aider les recruteurs à améliorer leurs pratiques en matière de recrutement. Pour ce faire, Robert Walter a interrogé 2 355 candidats et pas loin de 180 employeurs. Quelles leçons peut-on tirer de cette étude ?

Quelques enseignements de l’étude Robert Walters

L’entretien d’embauche : une étape clé du processus de recrutement à soigner !

Le processus de recrutement, au premier rang duquel l’entretien d’embauche, influence notablement l’opinion que le candidat se fait sur une entreprise. Ainsi, 96% des candidats estiment que l’entretien d’embauche est essentiel dans leur perception de l’entreprise. Et selon cette même étude, 88% d’entre eux déclineraient une offre suite à une mauvaise expérience au cours du processus et 92% parleraient de leur mauvaise expérience au cours du processus de recrutement à leur entourage.

Le comportement et la personnalité des recruteurs en entretien

Il semblerait que les candidats perçoivent certaines maladresses dans la conduite des entretiens et soient très sensibles à la personnalité de leurs interlocuteurs. Ainsi, près de 24% des candidats ont déjà été confrontés à une question déplacée lors d’un entretien d’embauche. Par ailleurs, 94% des candidats estiment que la personnalité des recruteurs est un facteur déterminant dans l’opinion qu’ils se font de l’entreprise. Pour ne citer que ces points là :

  • 54% considèrent qu’une attitude courtoise et respectueuse est essentielle ;
  • La connaissance approfondie du métier du candidat est également jugée importante pour 54% d’entre eux ;
  • Le leadership est également évalué favorablement par les candidats (47%)
  • Enfin les candidats pensent qu’il est important que le recruteur ait la maîtrise du poste à pourvoir (38%)

[Tweet “Le comportement du recruteur:facteur clé de la perception de l’entreprise par le candidat.”]

Donc si les recruteurs se servent de l’entretien d’embauche pour évaluer les candidats, il est bon qu’ils réalisent qu’ils sont également jaugés par les candidats lors de cette étape.

En tant que recruteur, adopter une attitude adaptée

Au cours d’un processus de recrutement, les recruteurs attendent de leurs candidats qu’ils soient polis, courtois et désireux de faire une bonne première impression. Mais un recruteur peut facilement oublier de se soumettre aux mêmes exigences en entretien en face-à-face. Comme souligné par l’étude de Robert Walters, le comportement du recruteur et la personnalité qu’il saura montrer au candidat sont des éléments clés de l’attractivité de l’entreprise dans un processus de recrutement. Le recruteur doit donc être attentif à son attitude et savoir faire preuve de courtoisie professionnelle pendant le processus de recrutement en évitant notamment certains pièges.

#1. De l’honnêteté intellectuelle avant tout !

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Les recruteurs ne sont pas toujours francs avec les candidats. Il peut être tentant d’émettre des conclusions hâtives, d’utiliser des raccourcis ou de prendre quelques libertés avec la réalité. Ce sont pourtant de très mauvaises habitudes à proscrire ! Par exemple, dire à un bon candidat qu’il est votre favori pour le poste avant même d’avoir reçu les derniers postulants peut lui donner de faux espoirs, surtout si vous décidez de prendre quelqu’un d’autre au final. Tant que vous n’êtes pas à 100% certain de sélectionner cette personne, mieux vaut ne pas trop vous avancer et attendre que le processus de recrutement soit arrivé à son terme. Si toutefois vous voulez lui signifier que sa candidature a retenu votre intérêt, il est plus judicieux d’utiliser des expressions telles que « L’entretien s’est très bien passé. Vous faites partie des meilleures candidatures pour ce poste » plutôt que dire d’emblée « vous êtes le meilleur candidat ». D’autres maladresses à éviter : rester flou sur les perspectives salariales du poste (vous devez être en mesure de donner au candidat une fourchette salariale, même si le montant final est sujet à négociations) ou encore pratiquer la langue de bois en insistant sur le fait que la vie privée du candidat est aussi importante aux yeux de l’entreprise que sa vie professionnelle. Mieux vaut ne rien dire que de mentir ! Le candidat attend du recruteur qu’il lui donne une vision réaliste de ce qui l’attend dans son potentiel futur poste.

#2. L’importance du langage corporel

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Tout recruteur expérimenté le sait, un langage corporel négatif peut fortement perturber le candidat et l’empêcher de montrer le meilleur de lui-même en entretien. La conséquence est que le recruteur se retrouve dans l’incapacité de juger efficacement de ses qualités. Cela peut même rendre le candidat très mal à l’aise et instaurer entre les deux protagonistes une atmosphère pesante pendant l’entretien. A éviter notamment : pianoter sur la table, vous frotter le visage ou encore vous affaler sur votre chaise…Ce faisant, le seul message que vous transmettez au candidat est que vous vous ennuyez profondément ! A l’opposé, sourire excessivement peut lui faire penser qu’il se passe quelque chose d’anormal ou que vous vous moquez de lui. Une expression sérieuse après un bref sourire de bienvenue est l’attitude la plus propice à mettre le candidat dans de bonnes conditions d’entretien.

#3. Un candidat bien informé est un candidat en confiance

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Il est important de bien expliquer au candidat les avantages de la fonction pour laquelle il postule. Le processus de recrutement est aussi une opportunité de lui « vendre » l’entreprise. Car un candidat ne s’engage pas que pour un poste. Il s’engage aussi et surtout pour une équipe et une entité qui vont lui permettre de s’épanouir au quotidien dans ses nouvelles fonctions. Donc si, dès le départ et par manque d’information, le candidat ne dispose pas d’assez de visibilité sur l’univers dans lequel il met les pieds, il peut être tenté d’écarter l’offre d’emploi. De surcroît, un candidat qui est en demande d’informations sera tenté de poser tout un tas de questions pendant l’entretien d’embauche, ce qui laissera moins de place à la découverte du candidat. S’il sait déjà tout ce qu’il a à savoir sur le poste ou l’entreprise, il sera plus enclin à parler de lui-même, de ses compétences et de ses aspirations.

#4. Encourager l’échange pour un entretien productif

Autant que faire se peut, il paraît pertinent d’éviter que l’entretien ne dérive en une session de questions-réponses. Le recruteur en apprendra beaucoup plus sur le candidat si l’entretien prend la forme d’une conversation. En respectant bien les trois points précédents, le candidat doit se sentir suffisamment à l’aise pour être capable de donner le change pendant l’entretien. Il se peut cependant qu’il soit particulièrement nerveux ou manque de confiance. Le recruteur devra alors éviter de dominer totalement l’entretien, sous peine de le rendre totalement improductif.

L’entretien d’embauche marque le début de la relation entre un candidat et l’entreprise. Le succès d’une embauche dépend donc des bonnes bases que va jeter cet entretien. Il doit être empreint de respect, susciter un véritable échange et donner au candidat l’envie de poursuivre l’aventure dans l’entreprise.

Et vous, que pensez-vous de l’expérience candidat en entretien ? Partagez votre avis avec nous !