Employeurs et chercheurs d’emploi sont-ils destinés au dialogue de sourd ? Est-il possible d’aligner les attentes des uns et des autres lors du processus de recrutement ? Deux organisations, Qualigence et Monster, se sont penchées sur le sujet, sous deux angles différents : respectivement les attentes vis-à-vis du processus de recrutement dans son ensemble et celles vis-à-vis de l’entretien de recrutement. Ces deux études nous permettent de dresser quelques constats et d’émettre des recommandations pour un meilleur alignement des attentes et une meilleure compréhension entre recruteurs et candidats.

Le processus de recrutement : qu’en attendent les différents protagonistes ?

Une infographie par Qualigence, présentée en fin d’article, traite de la concordance entre les besoins et les attentes des recruteurs et des candidats.

La situation actuelle est la suivante : les recruteurs recherchent chez leurs candidats à la fois talents et passion. Les candidats quant à eux recherchent plus un certain niveau de sécurité ainsi que des perspectives de croissance. Les besoins des uns et des autres n’étant pas foncièrement alignés, comment faire en sorte que la connexion s’établisse entre recruteur et candidat ?

Les recommandations à l’attention des recruteurs pour les phases amont du processus de recrutement

#1. Garder l’esprit ouvert envers les nouvelles générations de travailleurs

La génération Y gagne du terrain en entreprise, c’est un fait indéniable. A tel point qu’en 2018, elle devrait représenter environ 50% de la population active. Cette génération amène avec elle de grands changements sur le marché du travail. Selon l’infographie, le travailleur moyen devrait occuper 14 postes différents avant ses 40 ans. Un constat qui va à l’encontre de l’intérêt des entreprises puisqu’il apparaît que les organisations qui parviennent à fidéliser leurs salariés ont une productivité plus élevée. Au recruteur donc de faire preuve d’ouverture d’esprit et de capacité d’adaptation vis-à-vis de la nouvelle génération de travailleurs afin d’attirer les talents et de les retenir.

#2. Ne pas “survendre” vos offres

Il ne sert à rien de créer une trop grande attente auprès de vos candidats concernant les postes que vous avez à leur proposer. En effet, la chute pourrait être rude pour le candidat nouvellement embauché si la réalité s’avère trop éloignée de ce que vous leur avez raconté pendant le processus de recrutement. Le risque est de générer de la frustration chez le candidat et qu’il cherche rapidement d’autres réelles opportunités ailleurs.

Les recommandations à l’attention des candidats pour les phases amont du processus de recrutement

#1. Apprécier la considération

Voir son travail reconnu à sa juste valeur est un facteur de motivation très fort dans une entreprise. Ainsi, l’infographie fait ressortir que :

  • 49% des salariés sont prêts à quitter leur emploi pour une entreprise où leurs efforts et leurs conditions sont clairement reconnus ;
  • 78% déclarent qu’être reconnus les motive dans leur travail ;
  • 63% des salariés qui ne s’estiment pas respectés à leur poste cherchent à partir sous deux ans.

#2. Etre respectueux

En tant que candidat, de surcroît dans le contexte de crise actuel, vous ne pouvez pas vous permettre de présenter une candidature qui ne soit pas a minima à jour et adaptée à l’offre d’emploi pour laquelle vous postulez. Soignez donc votre CV que vous mettrez à jour en fonction du recruteur auquel vous l’adressez.

#3. Ne pas mentir ou exagérer !

L’infographie affirme que 53% des CV et candidatures sont mensongers. Quoi de pire pour entamer une relation supposée être basée sur la confiance avec votre futur employeur ! D’ailleurs, les professionnels des ressources humaines réagissent à ce phénomène. Un sondage publié par Forbes en 2011 a montré que 40% des professionnels sondés ont augmenté le temps consacré à la vérification des références de leurs candidats. Attention donc aux mensonges qui pourraient vous mettre en porte à faux avec (ou à la porte de) votre employeur !

Et qu’en est-il de l’entretien d’embauche ?

interview

La compréhension par le candidat des attentes du recruteur

Jeudi 1er octobre, un sondage Ifop pour Monster a été publié. Réalisé grâce à 1001 candidats et 303 recruteurs opérant dans des entreprises de plus de 10 salariés, il fait ressortit que les attentes des candidats et recruteurs ne sont pas toujours alignées concernant l’entretien de recrutement. Les principaux éléments du sondage sont récapitulés dans l’infographie qui apparaît en fin d’article.

#1. Les attentes des recruteurs bien anticipées par les candidats

Bonne compréhension du poste à pourvoir, ponctualité, dynamisme, autant de qualités auxquelles les candidats ont raison de prêter attention puisque les recruteurs y accordent toujours une grande importance.

#2. Les attentes des recruteurs surestimées par les candidats

Les candidats ont par contre tendance à surestimer le fait de :

  • donner l’impression de confiance en soi pendant l’entretien ;
  • faire preuve d’aisance relationnelle lors de l’entretien ;
  • être concis et avoir l’esprit de synthèse lors de l’entretien ;
  • avoir imprimé son CV et sa lettre de motivation.

Si ce sont des éléments indéniablement essentiels, les candidats peuvent parfois se focaliser excessivement là-dessus en comparaison avec la valorisation qu’en font les recruteurs.

#3. Les canaux de recrutement sous-estimés par les candidats

Les candidats pourraient également mieux exploiter des canaux de candidatures que les recruteurs apprécient :

  • la candidature spontanée ;
  • les intermédiaires de l’emploi (type agences d’interim) ;
  • le réseau, autant professionnel que personnel.

L’importance de poser les bonnes questions, pour le candidat comme pour le recruteur

questions

Le fait est que recruteurs et candidats servent chacun des objectifs différents et que leurs attentes peuvent être quelque peu en décalage ou mal comprises par leurs interlocuteurs respectifs. Comment alors mieux aligner ces attentes et faire en sorte que recruteurs comme candidats y trouvent leur compte ? Nous sommes persuadés que c’est par la capacité des uns et des autres à poser les bonnes questions pendant l’entretien.

#1. Poser les bonnes questions en tant que recruteur

C’est un sujet auquel nous nous sommes déjà intéressés dans notre article Poser les bonnes questions. Que ce soit dans l’identification du type de profil à recruter, dans les informations recherchées ou encore dans la formulation, un travail préalable par le recruteur est nécessaire pour rendre l’exercice de l’entretien productif et agréable pour les deux parties.

#2. Poser les bonnes questions en tant que candidat

Les candidats doivent également apprendre à poser les bonnes questions : celles qui intéresseront les recruteurs, permettrons de clarifier leurs attentes mais également d’identifier si le poste visé correspond vraiment à leurs attentes.  Cet article par Benjamin Dusaussoy paru sur Keljob en référence quelques-unes :

1.Quelles sont les attentes de l’entreprise par rapport à la personne qui sera retenue sur le poste ?

Il est essentiel que recruteur et candidat aient la même compréhension du poste, de la culture d’entreprise et de ce qu’on attend de la prochaine recrue.

2.Quel est le degré d’autonomie sur ce poste ?

Cette question permet d’interroger le type de relation avec la hiérarchie et de dynamique au sein de l’équipe à intégrer.

3.Quelles sont les valeurs mises en avant par l’entreprise ?

Il est important que le candidat puisse identifier les valeurs de l’entreprise et sa capacité à adhérer à la culture de l’organisation qu’il cherche à rejoindre.

4.Comment les collaborateurs sont-ils évalués au cours de leur carrière ?

Cette question permet d’évoquer la logique de progression au sein de l’organisation et les pratiques RH.

5.Comment vous positionnez-vous par rapport à l’équilibre vie privée/vie professionnelle ?

Ou comment reconnaître une entreprise qui sait s’adapter aux nouveaux modes de vie des générations montantes (Y et Z)

6.Dois-je vous relancer dans les prochains jours ou attendre de vos nouvelles ?

Cette question permet, en fin d’entretien, de se renseigner sur la suite du processus tout en indiquant au recruteur que l’entretien n’a pas entamé la motivation du candidat pour le poste.

Et vous, quelle est votre vision sur les attentes des recruteurs et des candidats ?

Needs_Recruiter_Candidate  etude_monster_ifop